Euler Hermes touché par la dégradation de la santé financière

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ASSURANCE-CRÉDIT Affecté par une hausse brutale de la sinistralité, le premier assureur-crédit mondial a enregistré
une chute de 66% de ses bénéfices au premier trimestre.
Ilcompteréduire ses engagements et relever ses tarifs selon les cas.

Euler Hermes touché par la dégradation de la santé financière
des entreprises.

Nouveau retour de cycle pour les
assureurs-crédit, de mauvais augure
pour la santé financière des entreprises.
Premier assureur-créditmondial,
Euler Hermes, a annoncé une
chute de 65,6%de ses bénéfices au
premier trimestre, à 38,4 millions
d’euros, en raison de la sinistralité.
L’annonce a surpris la Bourse qui a
fait chuter le titre mercredi de
15,13%, à 65 euros.
L’assureur-crédit a été touché en
Amérique duNord et enEurope, en
particulier en Espagne et en Italie,
son troisième pays par le chiffred’affaires
devant la France. Plus inquiétant,
danslesautrespayseuropéens,il
« constate une progressionduratiode
sinistralité ». Sonratiodesinistres sur
primes s’est ainsi dégradé de
15points enl’espaced’unan,passant
de 48,5%à 62,9%à finmars 2008.
SiEulerHermesavaitdéjàindiqué
qu’il allait relever ses tarifs au minimumde5%
etapris « des premières
mesures correctives » fin 2007, il a
décidé« denouvellesmesures supplémentaires
en matière de souscription
des risques etdehaussedeprimesafin
de s’adapter à ce nouvel environnement
». En matière d’engagements
d’abord, Euler Hermes « va réduire
des expositions individuelles et, dans
certains cas, jusqu’à 100%dans certains
secteurs comme la construction
ou le textile, selon la qualité des acheteurs
finaux de nos clients », indique
Clemens Von Weichs, président du
directoire.
Coûts en hausse
Les acheteurs français n’échapperont
pas à la règle. «Nous réduirons
nos lignes demanière sélective », précise
le président.Enmatière tarifaire
ensuite, « c’est un arbitrage à mener
entre les engagements et les prix,mais
par exemple si nous voulons, dans un
contrat donné, réduire de 40%notre
sinistralité sur un secteur très exposé,
nousdevronsaugmenter significativement
».Leratiodecoûtssurprimede
l’assureur-crédit a également augmenté
de 1,8 point, à 20,3%, et il
compte prendre les mesures nécessaires.
Lesperspectivesnesontpasmeilleures.
EulerHermesnes’attendpas
à une amélioration à court terme.
Au mieux, ce ne sera pas avant
l’automne. Sur l’exercice entier,EulerHermes
devrait donc enregistrer
une baisse de ses bénéfices. Ses
concurrents, Coface et Atradius,
n’ontpassouhaité fairede commentaires
surleurspropres tendances de
résultats sur le trimestre.Cependant
l’environnement fait peu d’exception.
Une enquête mondiale à paraîtred’Atradiusauprès
de2.500ent
repr i ses montre que les
perspectivesnesontpasàl’embellie.
En Europe, si seulement 31% des
personnes interrogées ont constaté
unimpactdelacrisedu« subprime »
sur leur activité, elles sont 53%à le
penser pour l’avenir et, aux Etats-
Unis, la partpasse de 68%à 90%.
Globalement, 71% des personnes
interrogées anticipent une hausse
des défauts de paiement de leurs
clients et 59%que la crise du crédit
vaimpacterleurspossibilitéd’accorder
des crédits à leurs clients.
ANNE DRIF