mercredi 14 mai 2008

Le crédit aux entreprises se durcit encore

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080513_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4725278.pdf?journee=PDF_20080513_LEC

Le crédit aux entreprises se durcit encore

Les banques vont continuer de resserrer
les vannes du crédit aux entreprises
d’ici à la fin du deuxième
trimestre. Elles l’affirment dans le
dernier relevé statistique de la
BanquedeFrance.Alorsqueseulement
10,9%des établissements de
crédit indiquaient durcir «quelque
peu »leursconditionsentrejuilletet
septembre derniers, elles ont été
51,5% dans ce cas au premier trimestre
et 57,7%l’anticipent d’ici à
fin juin. Cela signifie que chaque
trimestre davantage de banques
augmentent leursmargeset,depuis
peu, leurs commissions. Mais surtout,
un certain nombre limitent
désormais lesmontants qu’elles accordent,
de même que les durées.
Un changement imputable à la
dégradationdesprévisionsdecroissance
de l’économie et de la santé
des entreprises et plus aux seules
difficultés de refinancement des
banquessurlesmarchésdufaitdela
crise du « subprime ». Deux facteurs
qui ne devraient pas s’améliorer
dans l’immédiat. Alors que
40% des banques déclarent avoir
rencontrédesdifficultésaupremier
trimestre pour se refinancer à court
terme sur le marché interbancaire,
elles sont 60% dans ce cas au
deuxième trimestre.
Ce serrage de vis concerne,mois
après mois, davantage les grandes
entreprises. Pour les PME, il a été
moins accentué : moitié moins de
banques (28,4% contre 59,2%)
envisagent de durcir leurs critères
d’octroi du crédit les concernant.
«Pour les banques, les PME ont
l’atout d’être un risque diversifié et
beaucoup moins consommatrices
de fonds propres et de liquidité à la
différencedesopérationsde financement
des grandes entreprises. La
crise du “subprime” conduit à la
réhabilitation du portefeuille des
banques », indique un expert.
Baisse de la demande
Face à ces restrictions, les entreprises
ont revu leurs priorités de
financement. Selon l’enquête de la
Banque de France, 40,7% des
banques font état d’une baissede la
demande des entreprises, en particulier
des plus grandes. Mais souhaitouanticipationfondésur
leflux
des affaires, seules 24,3% anticipent
une poursuite de cette baisse
d’ici à la fin de juin.
Mais les chiffres des banques ne
reflètent pas, pour l’heure, cette
contraction : les crédits aux entreprises
restant en croissance à deux
chiffres.«Cettenouvelleenquêteauprès
des banquesmontre qu’il existe
un délaide réactionetde corrélation
entre des décisions de prix et l’effet
volume, explique un expert bancaire.
D’autant qu’il s’agit d’un rééquilibrage,
les conditions de crédit
étaient auparavant sous-évaluées
dans un environnement de risque
très bas. De manière générale, il
existeune formedecorrélationentre
le crédit à l’habitat, qui connaît un
ralentissement progressif, et le crédit
aux entreprises. » Un effet tangible
ne serait ainsi perceptible que dans
quelques mois.
ANNE DRIF

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