lundi 26 mai 2008

Recherche : Un champignon glouton, espoir des biocarburants

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Recherche : Un champignon glouton, espoir des biocarburants

Le chercheur Bernard Henrissat (laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques du CNRS/Université de la Méditerranée et de Provence) vient de décrypter le génome du champignon Trichoderma reecei, qui pourrait d’ici peu permettre la fabrication de biocarburants©CNRSSi les agrocarburants, fabriqués par l’agriculture, ont montré leurs limites, les biocarburants de deuxième génération, réalisés à partir de débris végétaux, représentent un nouvel espoir dans ce domaine. Un champignon glouton, dont le génome a récemment été décrypté par des chercheurs du CNRS (Université de la Méditerranée et de Provence), pourrait être la solution.
Le champignon Trichoderma reecei a livré ses secrets. Son génome vient d’être décrypté à Marseille par une équipe de chercheurs dirigée par Bernard Henrissat, du laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques (CNRS/Université de la Méditerranée et de Provence), en collaboration avec une équipe américaine. Cette découverte offre de nouvelles perspectives pour la fabrication de biocarburants de deuxième génération. Comment fonctionne ce champignon ? : Ses enzymes aux propriétés catalytiques performantes transforment les végétaux en sucres simples, dont il se nourrit. Des sucres qui vont ensuite fermenter, facilitant la transformation en éthanol, un biocarburant utilisable dans un moteur à essence. Une révolution pour le développement des biocarburants, car ses filières de production actuelles, élaborés à partir de céréales et de betteraves sucrières, ne représentent pas des solutions viables à terme.

Un champignon génétiquement modifiable

Pour rendre cette découverte applicable, les industriels doivent développer des souches de champignons capables de produire un cocktail de cellules à plus de 50 grammes par litre. Ce champignon, facilement améliorable génétiquement, s’y prête bien. Cette bonne surprise provient du nombre faible de types de gènes différents dans la production d’enzymes (son génome complet ne contenant d’ailleurs que 10 000 gènes). Autre avantage : Trichoderma reesei possède des groupes de gènes similaires produisant de grandes quantités d’enzymes. Pour les scientifiques, la prochaine étape devrait consister à chercher quels enzymes peuvent être ajoutés au patrimoine génétique du champignon, permettant de produire ainsi du bioéthanol plus efficacement.
22 mai 2008, Céline Bétoulières

CNRS http://www.cnrs.fr

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