Urban Aeronautics espère lancer une « voiture volante »
On se croirait chez Jules Verne.
Dans la banlieue de Tel Aviv,
Urban Aeronautics (UA) met au
point une « voiture volante » ou,
plus précisément, un hélicoptère
urbain.Pourêtrecapabled’atterrir
sur un trottoir sans décapiter les
passants, ces engins sont dotés de
rotors de 1,8 mètre de diamètre
enfermés dans la carrosserie du
véhicule, ainsi dénommé « fancraft
».Marché espéré : un millier
d’engins par an.
Cela ressemble à un vieux fantasmede
science-fiction,conçupar
un professeur Tournesol et
condamné à l’échec, ne serait-ce
que parce que les collisions entre
« voitures volantes » seraient dramatiques
et parce que de tels engins
rodant au ras des balcons
nuiraient gravement à l’intimité
des citadins. Mais Rafi Yoeli, le
fondateur de UA en 2001 avec
moinsd’unmillionde dollars,n’est
pasunfarfelu.AnciendeBoeinget
de Israël Aircraft Industries, il est
simplement typique d’une culture
entrepreneuriale locale qui considère
que rien n’est impossible. Et
UAadespartenaires sérieux :Bell
Helicopters et, depuis février dernier,
le géant indien Tata, entré au
capital.Enoutre,UAnevisepas le
marché des milliardaires voulant
s’affranchir des embouteillages.
Ses engins, dotés par sécurité de
deux moteurs, seront certifiés
comme des hélicoptères, pilotés
par des professionnels suivant des
plans de vol établis et uniquement
pour des missions professionnelles.
UA compte ainsi faire homologuer
la Mule (poids total en
charge 2,4tonnes,vitessedepointe
180 km/h, altitude maximum
4.000 m), capable d’être télécommandée
pour déposer deux personnes
dans des canyons naturels
ou urbains. On voit l’intérêt pour
les militaires, les Samu, les techniciensappelés
àintervenirsurlignes
à haute tension, plates-formes pétrolières
ou tout chantier trop encaissé
pour les pales de 12 mètres
des hélicoptères. Sans oublier
d’éventuels services denavette depuis
le toit de n’importe quel immeuble.
Une version lourde, le X
Hawk, attendu pour 2015, transporterait
dix personnes. L’US
Navy serait intéressée.
Inconvénient, reconnaît Rafi
Yoeli dans son bureau d’études
fort d’une douzaine d’employés,
les minipales de ces engins ont un
rendement très faible par rapport
à celui des hélicoptères. Ce qui
impose le recours à des moteurs,
fournis par le français Turbomeca,
de 750 CV, dix fois plus
puissants et gourmands que ceux
d’une voiture ordinaire.D’où une
autonomie modeste, de deux
heures environ. La traversée de
Paris,enmoinsdequatreminutes,
consommerait 10 litres de carburant,
ce qui semble rédhibitoire en
ces temps de pétrole à 118 dollars
le baril.
Stable et peu bruyant
Mais UA rappelle que le carburant
ne représente que le quart
des frais opérationnels d’un engin
de type hélico et reste un critère
secondaire pour des missions impératives,
de sauvetageoude type
militaire. Autre objection habituellement
faite au développement
des « fancrafts », leur instabilité
en vol. Ce qui serait résolu
par le recours à des vannes, ajustées
par ordinateur cinquante fois
par seconde, avec l’avantage, au
passage, de réduire considérablement
le bruit par rapport aux
hélicoptères. Les fancrafts peuvent
aussi voler dans des vents de
70 km/h et sont insensibles au gel.
Leur coût de maintenance serait
relativement réduit, mais le prix
de vente dépasserait tout de
même les 3 millions de dollars.
Si unmodèle réduit de 14 kilos,
le Panda, vole régulièrement depuis
cinq mois, un seul prototype
de taille réelle a réussi à décoller
brièvement, en 2003. Mais, selon
Rafi Yoeli, les simulations sur
ordinateur laissent espérer un vol
inaugural pour la Mule au premier
trimestre 2009 et une démonstration
au Salon du Bourget
peu après.
Y. B.
Un seul prototype de taille réelle de l’hélicoptère urbain a réussi
à décoller brièvement en 2003 (en bas). La version lourde, le X Hawk
(en haut), est attendue pour 2015.
http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080509_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4720266.pdf?journee=PDF_20080509_LEC
vendredi 9 mai 2008
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