jeudi 12 juin 2008

L’industrie informatique entend surfer sur la vague verte

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080612_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4739840.pdf?journee=PDF_20080612_LEC

L’industrie informatique entend surfer sur la vague verte

Les constructeurs informatiques multiplient les initiatives afin de limiter la facture énergétique des ordinateurs.Un virage à 180 degrés après vingt ans de course à la performance qui leur permet de communiquer sur le respect de l’environnement.

Les géants de l’informatique ont
décidé de faire du développement
durableunchevaldebataille.Unan
après avoir lancé son projet «Big
Green » destiné à réduire la
consommation d’énergie de l’informatique,
IBM a dévoilé hier une
gamme de centres de données estampillée
développement durable.
Cette nouvelle offre serait susceptible
de réduire la consommation
d’énergiedescentresinformatiques
de 50% en assemblant, à la manière
de Lego, des conteneurs
d’équipements informatiques de
500m2.Cegenre d’initiativeest loin
d’être unique dans le secteur. En
octobre 2006, le californien Sun
avait déjà annoncé son projet
Blackbox, une solution modulaire
capabled’abriter 250 serveurs dans
un conteneur aménagé de 15 m2.
Voilà un an, un panel d’industriels
allantdeDellà Intel, enpassantpar
Google, Lenovo, Bull ou HP
s’étaientégalement associésausein
de la «Climate Saver Computing
Initiative », avec l’objectif de réduire
la consommation des ordinateurs
de 50% d’ici à 2010.
Pourquoi une telle mobilisation
? Certes, l’informatique représente
2%desémissionsdecarbone
dans lemonde, soit environ autant
queletransportaérien.Maiselleest
surtout devenue de plus en plus
gourmande en énergie. Entre 1996
et 2006, laconsommationmoyenne
d’un serveur est passée de 150 à
400 watts, selon le cabinet d’études
IDC.« Pendantvingtans,l’industrie
informatique a fonctionné en s’appuyant
sur des ressources énergétiques
quasiment illimitées. Les entreprises
ont pris l’habitude de
déployer un serveur par application
informatique pour des questions de
confort et de sécurité », explique
Bruno Pinna, directeur marketing
chezBull.Aujourd’hui,les serveurs
standardsWindows ou Linux utilisentenmoyennede10%
à20%de
leur capacité. Cette situation n’est
plus supportable.D’où la nécessité
de regrouper les centres informatiques
afin d’augmenter le taux
d’utilisation des machines.
« En France, la surface d’un
centre de données se situe en
moyenne entre 500 et 800 m2, mais
on voit de plus en plus de projets
autour de 1.500m2 », expliqueYves
Capelle, directeur du pôle serveurs
chez HP France. Cette consolidationimposenéanmoinsderepenser
l’alimentationélectriqueetlaclimatisation
des centres tout en gérant
des besoins de performances en
hausse constante. Soucieux d’utiliser
tous les leviers marketing, les
constructeurs informatiques travaillentdonc
àaméliorer l’efficacité
énergétique des machines. Mais ils
ne parlent toujours pas d’augmenter
leur durée de vie.Etrangement,
le logiciel reste largement à l’écart
du phénomène alors qu’il estpourtant
à l’origine de cette quête de
performance. «Dans les années
1980, le développement logiciel était
sous contrainte parce que les machines
n’avaient pas beaucoup de
mémoire », rappelle Bruno Pinna.
Depuis, les Oracle, SAP et Microsoft
ont empilé les fonctions et développédeslogicielsnécessitantdes
machinesdeplusenpluspuissantes.
Il est sans doute temps de changer
ce modèle. A quand un logiciel
comptable de sa propre dépense
énergétique ?
EMMANUEL GRASLAND

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