http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080528_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4730915.pdf?journee=PDF_20080528_LEC
Un bateau à énergie solaire pour découvrir les calanques
MWLine a réussi à adapter ses navires photovoltaïques lacustres à la navigation touristique en mer.
DE NOTRE CORRESPONDANT
À MARSEILLE.
Ni bruit, ni rejets, ni pollution, ni vibration.Afin de se faufiler discrètement
dans les criques secrètes des calanques,
l’opérateur touristique
marseillais Bleu Evasion a demandé
à un spécialiste suisse des
bateaux solaires, MW Line, qu’il
adapte aux contraintes de la navigation
côtière les navires de plaisance
en eaux tranquilles qu’il
fabrique depuis quinze ans.
« Nous avons dû revoir en profondeur
le design de la coque pour
lui permettre de faire face aux
vagues », explique l’énergéticien
Richard Mestle. Raccourci de
quelques mètres par rapport aux
versions lacustres et légèrement
cintré, ledernier-né de la gamme,
l’Aquabus 850T, est capable d’affronter
2 mètres de houle et un
vent de force 6 sans tressaillir, le
tout avec 12 passagers à son bord.
Un euro par jour
Mue grâce àl’énergiequefournissent
les panneaux photovoltaïques
de dernière génération
alimentant un moteur électrique,
la coque a été dessinéepour filer à
5 noeuds. « L’ensemble des éléments
aété calculéafin d’optimiser
le rapport hydraulique, qui réduit
sensiblement la vague d’étrave
freinant habituellement les navires
», poursuit l’ingénieur.
Lemoteur électrique, en particulier,
offre un couple supérieur
aux moteurs à explosion en fournissant
d’emblée tout le régime
disponible. Associée à une hélice
degranddiamètre(plus de30centimètres),
la force de propulsion
utilise un minimum d’énergie en
tournant lentement : à peine
8 kW, soit la puissance nécessaire
pour transporter unepersonne en
voiture, et un euro de coût d’exploitation
quotidien. « L’Aquabus,
c’est le fuselage d’une coque
de voilier sans son lest et la propulsion
mécanique en plus », résume
Richard Mestle.
Le moteur est couplé à un jeu
de batteries nickel-plomb qui
offre entre 8 et 10 heures d’autonomie.
« Cela correspond à
40milesnautiques,bienassezpour
rentrer au port si on est surpris par
une dégradation de la météo »,
estime Thomas Martin-Chave,
cofondateur de la société Bleu
Evasion, qui exploite le navire
depuis quelques semaines.
Tourisme durable
En mettant en avant les valeurs
durables de son exploitation, le
Marseillais espère séduire unmillier
de touristes cette saison pour
des balades dans les sites protégés
des calanques, dont l’accès nécessite
de faibles tirants d’eau
(50 centimètres seulement pour
l’Aquabus) et une grande maniabilité
lorsque l’on veut se faufiler
le long des falaises.
« Nous vendons le rêve de tout
marin, poursuit l’exploitant. Un
bateau capable d’avancer par ses
propres moyens, par tous les
temps, sans devoir se ravitailler, en
respectant la faune et la flore marine.
»L’entrepriseafaitle calcul :
sur vingt-cinq ans d’exploitation,
son navire devrait économiser
100.000 litres de gazole et
714 tonnes de dioxyde de carbone…
PAUL MOLGA
jeudi 29 mai 2008
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