http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20081024_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4788055.pdf?journee=PDF_20081024_LEC
Les entreprises multiplient les initiatives pour faire baisser leurs factures d’énergie
Plus de 400.000 entreprises ont quitté EDF ou GDF pour un fournisseur
alternatif. Mais leurs espoirs de factures allégées ont souvent été déçus.
Pour faire des économies, les entreprises ont été les premières à
changer de fournisseur d’électricité ou de gaz.
Maiselles réalisent
de plus en plus que c’est leur
profil de consommation qu’elles
doivent revoir, et se lancent dans
des programmes d’efficacité
énergétique.
Dans cette PME de chimie et de pharmacie d'Eure-et-Loir, les dirigeants ont tout bousculé.
L’entreprise a recours à des
process de séchage par atomisation
très consommateurs d’énergie
: legazet l’électricitéreprésentent
jusqu’à 20%des coûts. Pour
éviter que la facture s’envole, la
société a revu ses méthodes de
production. Plutôt que changer
chaque semaine de produit, elle
réalise maintenant des campagnes
de trois semaines. Cela lui
évite de remonter les appareils et
de les nettoyer, sachant que, dans
la pharmacie, chaque trace de
produit doit impérativement disparaître.
«Mais,pouranticiper ces
campagnes, toute l’organisation
doit suivre, des commerciaux à la
production, commente son PDG,
qui souhaite rester anonyme.Cela
nécessite une prise de conscience
générale que l’énergie est une ressource
limitée. »
Le cas de cette PME n’est pas
isolé. Face à l’envol des prix de
l’énergie, les entreprises ont été
les premières à réagir.D’aborden
quittant le tarif régulé, espérant
profiter de prix avantageux grâce
à l’ouverture du marché. Elles
sont 346.000 à avoir quitté EDF
pour un fournisseur alternatif, et
88.000 à avoir abandonné GDF.
Mais leurs espoirsde factures plus
légères ont bien souvent été déçus.
Du coup, beaucoup choisissent
de revenir aux prix régulés
par le biais du tarif spécifique
d’électricité (Tartam) jusqu’en
2010.
Identifier les gisements
Conscientes que ces tarifs ne sont
que transitoires, les sociétés tentent
maintenant de plus en plus
de réduire leur consommation.
« Il y a trois ou quatre ans, les
programmes d’efficacité énergétique
intéressaient surtout les écolos,
confie Eric Pilaud, directeur
de la stratégie chez Schneider
Electric. Aujourd’hui, c’est une
décision industrielle et froide, fondée
sur des critèresde rentabilité. »
Selon lui, l’investissement peut
être rentabilisé entre six mois et
quatre ans.
Pour Stéphane Meunier,
consultant chez SIAConseil, une
entreprise peut en effet réaliser
« assez simplement » des économies
de 20 à 30%. Pour cela,
deux étapes essentielles : la mesure,
d’abord, à l’aide de compteurs
installés un peu partout
dans l’entreprise. Elle mène à
l’identification des gisements et
permet de réaliser 10%d’économies
dans certains cas.Deuxième
étape : lamise en oeuvre, qui peut
notamment passer par l’installation
d’automates.
Lesmesuresà adopter tiennent
souvent du bon sens, même si
elles nécessitent parfois de réels
investissements : installer des
capteurs qui éteignent la lumière
de salles vides, mettre en place
des variateurs de puissance pour
les moteurs, ou encore s’assurer
du bon fonctionnement d’une
chaudière…
THIBAUTMADELIN
Le « bilan carbone » sera-t-il utile ?
Réglementation. Dans le cadre
du Grenelle de l’environnement,
les établissements de plus de
250 salariés devront réaliser un
« bilan carbone », c’est-à-dire un
bilan de leurs consommations
énergétiques et de leurs émissions
de gaz à effet de serre. Mais, pour
Eric Pilaud, directeur de la stratégie
chez Schneider Electric, la loi
pourrait se révéler superflue.
Comme dans l’immobilier, où les
bâtiments àbonne performance se
vendent mieux, l’industrie a en
effet compris qu’elle devait
prendre le taureau par les cornes.
« Les industriels sont parfaitement
au courant des enjeux. »
dimanche 26 octobre 2008
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