http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20081024_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4786503.pdf?journee=PDF_20081024_LEC
Les pétrochimistes testent de nouvelles matières premières
Les grands de la chimie cherchent
àfabriquerdes plastiquesàpartir
du charbon. Ces technologies visent
en premier lieu le marché
chinois.
Le pétrole cher ouvre de nouvelles perspectives aux acteurs de la pétrochimie. Aujourd’hui,
cette industrie utilise
des dérivés du pétrole ou du gaz
pour produire les plastiques qui
servent à fabriquer bouteilles,
barquettes, tableaux de bord et
autres réservoirs de carburant.
Mais les grands groupes pétrochimiques
regardent aussi ailleurs.
Début octobre, Total a ainsi dévoilé
sur son site de Feluy, en
Belgique, une unité de démonstration
permettant de fabriquer
des plastiques à partir du méthanol.
L’intérêt de la démarche ?Le
méthanol peut être facilement fabriqué
à partir de gaz, de biomasse
et surtout de charbon.Une
énergie fossile dont les réserves
mondiales sont plus importantes
que celles de pétrole, et que la
haussedu brut a rendueplus compétitive.
aduexnoauc--
Conçue en partenariat avec
l’américain UOP, l’unité de démonstration
de Total a nécessité
un investissement de 45 millions
d’euros. Elle est installée en Europe,
maiscen’estpassonmarché
cible. «Notre idée consisteàmettre
au point un procédé en aval du
méthanol afin de produire des
plastiques dans un pays producteur
de charbon », explique François
Cornélis, le patron de la
chimie chez Total.Dans ce cadre,
la Chine fait figure de pays idéal.
L’empire duMilieu cherche à diversifier
son approvisionnement
énergétique. Il s’avère doté de
réserves de charbon abondantes
et n’a pas signé les accords de
Kyoto.
L’importance de la Chine
Pour l’instant, il n’existe aucune
usine de plastique à base de méthanol.
Mais Total n’est pas seul à
travailler sur le sujet.L’américain
ExxonMobil possède un pilote
sur son site de raffinage de Baytown
(Texas) ainsi que de nombreux
brevets. Air Liquide dispos
e éga lement d’une
technologie à la suite de l’achat de
l’allemand Lurgi en 2007.
Mais les plus offensifs sont sans
doute les acteurs chinois.Premier
producteur de charbon dupays, le
groupe Shenhua a lancé des projets
importants enMongolie intérieure
et dans le Shanxi dès 2005.
Même intérêt du côté du chimiste
indienGail ou de groupes chinois
tels que Huating Coal Group, Sinopec
ou Daqing Petrochimical,
une filiale du pétrolier Petro-
China.
Le cabinet britannique Tecnon
Orbichem a recensé une quinzaine
de projets de groupes
chinois. Face à une telle concurrence,
la partie ne sera pas aisée
pour Total. Pour passer au stade
industriel, le champion français
devra trouver un partenaire local
et prouver la supériorité de sa
technologie. A Feluy, en Belgique,
les visiteurs chinois se succèdent.
Mais la signature d’un
accord prendra du temps. Total
estime qu’un passage au stade
industrielpourrait intervenirdans
un horizon d’environ trois ans.
E. G.
dimanche 26 octobre 2008
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