http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20090302_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4836511.pdf?journee=PDF_20090302_LEC
Une ville sans pollution dans le désert d’Abu Dhabi
Pas de voitures àmoteur thermique,
zéro rejet dedioxyde de carbone, recyclage total
des déchets domestiques. La
construction de la première ville
« zéro pollution » entre dans sa
phaseconcrètedansl’émiratd’Abu
Dhabi. Ce projet de 22milliards de
dollars (17,5 milliards d’euros) est
financé en grande partie par le
gouvernement de l’émirat. Le sultan
Ahmed Al-Jaber a mis sur la
table 15 milliards de dollars pour
démarrer le programme, attirer les
investisseurs privés et attirer les
meilleurs experts et urbanistes du
monde. Objectif : faire entrer le
pays dans la modernité technologique
et casser son image de désert
assis sur une rente pétrolière. A
l’horizon de 2016, cette ville nouvelle
baptisée «Masdar City » (signifiant
source) devrait accueillir
environ 50.000 habitants. Ces nouveaux
urbains devront se plier à un
mode de vie et des équipements
totalement nouveaux. Les responsables
du programme, qui nemanquent
ni d’argent ni d’imagination,
estiment que ce sera la plus vaste
« éco-cité »dumonde.C’estlecabinet
d’architecte britannique Fosters&
Partners qui est responsable
de la conception.
1.500 entreprises attendues
Les promoteurs veulent également
faire de cette cité du XXIe siècle
une vitrine et un terrain d’expérimentation
en vraie grandeur pour
le développement durable. Ils tablent
sur l’installation de 1.500 entreprises
de type « clean tech »
(spécialisées dans les technologies
vertes) dans l’enceinte de la ville.
Un statut fiscal préférentiel a été
créé à dessein, pour attirer ces
spécialistes du « green business »
commelegroupeaméricainGeneral
Electric qui fait partie des premiers
locataires industriels. Plusieurs
universités américaines,
dont le MIT, participent également
au projet. La ville possèdera
tous les équipements indispensables
à une agglomération de
cettetaille.Une« éco-université »,
construite avec l’aide duMIT, est
également prévue. Ses premiers
étudiants sont attendus à l’automne
prochain.
La ville, construite dans la banlieue
de la capitale Abu Dhabi
City, s’étend sur une surface d’environ
6km2.Elle sera alimentée en
énergie paruneferme solaire comprenant
des panneaux solaires
fournissantune puissancetotale de
10MW.Lanuit,unecentralethermique
à gaz prendra le relais. Un
système de canalisations souterraines
devra évacuer tous les déchets
qui seront recyclés.Un réseau
de transport faisant appel à des
véhicules électriques automatiques
circulant en site propre assureront
les déplacements des résidents qui
n’auront pas le droit d’utiliser des
véhicules individuels. D’immenses
parkings situés à l’extérieur de la
ville accueilleront les Ferrari et les
BMWdes riches habitants de l’émirat.
De nombreuses inconnues pèsent
sur ce projet qui vise à terme
l’équilibre économique. Cette région
du monde connaît en été des
températures caniculaires (plus de
45 °C).Un autre écueil réside dans
les vents chargés de sable qui risquent
d’endommager les panneaux
solaires et faire baisser rapidement
leurrendementphotovoltaïque.Au
fond, peude choses par rapport aux
énormes enjeux du développement
durable.On se demande, d’ailleurs,
pourquoi l’Europe ne lance pas un
projet équivalent en Sicile, sur la
Costa del Sol ou laCôte d’Azur.
ALAIN PEREZ
La construction d’une ville
de 50.000 habitants « zéro
pollution » dans l’émirat
d’Abu Dhabi marque
le départ d’un nouveau
concept d’urbanisme.
DR
A l’horizon de 2016, la ville nouvelle devrait accueillir environ 50.000 habitants.
lundi 2 mars 2009
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