vendredi 5 juin 2009

Programme CPI : les entreprises cherchent, les étudiants trouvent

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20090605_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4869825.pdf?journee=PDF_20090605_LEC

Programme CPI : les entreprises cherchent, les étudiants trouvent

Et le gagnant est... La semaine dernière comme chaque année, la remise
des prix du programme Création
d’un produit innovant (CPI), dont
« Les Echos » sont partenaires, a
donné lieu à son petit lot d’émotions
et de suspense pour les
14 équipes participantes. Reprenant
un concept né dans les universités
californiennes,CPI faitdepuis
quatre ans travailler ensemble des
étudiants de différentes écoles (Essec,
Centrale, et depuis l’an dernier
Strate Collège Designers) autour
d’un projet commandité par une
entreprise partenaire. «Le travail
doit être équilibré entre une partie
technique, une partie marketing et
une partie design, et doit toujours
donner lieu à une visualisation de
l’innovation,qu’ils’agissed’unemaquette,
d’unprototype,oud’uneanimation
3D », précise-t-on à l’Essec.
La durée du projet est de trois
trimestres, avec un processus très
encadré, la présence d’un tuteur et
l’aide de spécialistes. L’objectif est
dedévelopperl’espritentrepreneurial,
de créer des passerelles entre
écoles et entreprises, d’innover sur
des demandes sociétales, mais surtoutdefairetravaillerensembledes
étudiants aux formations différentes
: design, ingénierie, commerce.
« Innovation ouverte »
Une idée qui semble de bon sens,
mais qui n’est pourtant pas naturelle
pour des étudiants issus de
cursus très différents. «Au début
nous avons eu un peu de mal à
communiquer », reconnaît cette
étudiantedel’Essecparticipantedu
projet Gemalto, qui a d’ailleurs gagné
le prix coup de coeur remispar
« Les Echos » (lire ci-contre).
Quant aux entreprises, elles y trouvent
aussi leur compte avec une
occasion concrète de mettre en
oeuvre le concept d’« innovation
ouverte » que beaucoup évoquent,
mais que bien peu pratiquent.
Dans le millésime 2009, on
constate toujours l’omniprésence
des projets technologiques. Evidemment
à cause des entreprises
partenaires.Ainsi,Orange, très impliquédansceprogramme,
ytrouve
de nouvelles idées et avait donc
soumis deux projets. C’est l’un
d’euxquiaemportéleprixprincipal
avec l’idée de rapprocher deux
technologies : le SMSet lagéolocalisation.
«Orangevoulaittrouverde
nouvelles opportunités de business
et de nouveaux clients autour de
l’utilisation du SMS », résume un
des étudiants. A l’arrivée, avec le
projet « SMS on the spot », l’expéditeur
sélectionne un lieu et une
heured’envoipoursonmessage.Le
destinatairenelerecevantques’ilse
trouve dans la zone géographique
et la tranche horaire prédéfinies.
«On peut imaginer que cela serve à
une maman avec ses enfants, mais
également à deux amoureux », précise
l’un des participants.
Réalité des projets
Quant au prix remis par les étudiants,
il est revenu au projetQualcomm/
Carrefour pour une sorte
d’assistant mobile de shopping. Le
consommateur filme avec son téléphone
mobile le code-barres des
produits qu’il envisage d’acheter et
obtienten retour sur son écran des
informations comparatives sur le
caractère éthique du produit. La
technologie a aussi un caractère
diffusant et l’on retrouve des technologiesde
l’information présentes
aujourd’hui dans tous les produits
ou services. Ainsi le site Monfacteur.
compermettrait à un client de
LaPostedechoisir ladatede livraison
de son colis et ainsi de ne pas
faire la queue. Celui développé
pour Cofiroute, copilote mobile,
aideraitles utilisateurs àmieuxprofiter
de leur trajet en fonction de
leurs desiderata.Quant à Thales, il
s’agit de concevoir un boîtier électronique
permettant d’anticiper les
pannes desvéhicules blindéslégers.
Pour les étudiants, l’intérêt est
aussi de semesurer à la réalité des
projets d’entreprises. Dans plusieurs
cas, ils ont su reformuler la
demande qui leur était faite et apporter
des réponses à des problèmes
qui n’étaient pas exprimés.
Même chose sur la frustration parfoisinhérenteàcesprojetslorsqu’ils
deviennent stratégiques pour les
entreprises. L’an dernier, l’une des
équipes avait conçu une gamme de
produits de sport destinés à la pratique
nocturne. Un projet remarquable
sur lequel le commanditaire
Decathlon avait réclamé la confidentialité.
Etpourcause,lasemaine
dernière, l’enseigne a présenté un
kitpermettantdejoueràdesjeuxde
raquettes la nuit. McDonald’s
Franceavaitenrevanchelargement
communiqué sur le projet gagnant
de l’année dernière : des emballagesplus
respectueuxdel’environnement.
Ils sont en train d’être
déployés dans les restaurants.
FRANK NIEDERCORN
Adeo, un boîtier pour communiquer
localement et sans opérateur
Communiquer sans fil, sur un réseau
sécurisé et gratuit, dans un
rayond’environ 70mètres.C’est ce
qu’ont proposé les étudiants du
projet commandité par Gemalto.
Audépart, la demande était vague.
« Ils’agissaitdevoircommentramener
les réseaux sociaux que l’on
connaît bien sur Internet, Facebook
ouMySpace, dans le monde réel »,
résume un participant. A l’arrivée,
le groupe d’étudiants propose de
concevoir un petit boîtier, baptisé
«Adeo », utilisant la technologie
Zigbee, un protocole de communication
sans fil à plus longue portée
que Bluetooth, mais beaucoup
moins consommateurque leWi-Fi.
Comme lorsqu’il fréquente un réseau
social, l’utilisateur indiquerait
ses centres d’intérêt et les gens qu’il
souhaite rencontrer. Si, à l’endroit
où il se situe (train, salle d’attente),
se trouve un utilisateur ayant un
profil proche, le boîtier l’en avertit.
L’intérêt du projet estqu’ilpropose
une rupture avec ce qui existe,
puisque le réseau créé entre les
boîtiers échappe à l’emprise des
opérateurs de téléphonie. Le premier
public visé est la communauté
étudiante.Mais s’il est futuriste, on
peutaussiimaginerdesapplications
plus professionnelles comme des
Salons àl’occasiondesquels cepetit
boîtier pourrait aider les visiteurs à
se rencontrer. F. N.
Le programme Création
d’un produit innovant
permet à des étudiants
de l’Essec, de Centrale et
de Strate Collège Designers
de travailler ensemble
sur un projet commandité
par une entreprise.
Gemalto Le coup de coeur des «
Echos »
:
un produit utilisant la technologie
Zigbee, un protocole de communication
sans fil.
Adeo, un petit boîtier, qui permet de relier les utilisateurs les uns
avec les autres, utilisant un protocole de communication sans fil.

Aucun commentaire: