jeudi 14 mai 2009

Le store photovoltaïque,du nouveau sous le soleil

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20090514_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4863787.pdf?journee=PDF_20090514_LEC

Le store photovoltaïque,du nouveau sous le soleil

La toile du store est recouverte de cellules ultraminces de silicium amorphe, grâce auxquelles les rayons
solaires sont convertis en électricité.

Siroter un apéritif sur sa terrasse
à l’abri des rayons UV tout en récupérant leur
énergie, chacun pourra le faire, a
priori dès 2010, grâce à la toile de
store photovoltaïque. Annoncé
comme une première mondiale,
soutenu financièrement par Oséo
etlabelliséparlepôledecompétitivité
Up-Tex, « ce projet phare, qui
mobilise aujourd’hui une dizaine
de personnes chez Dickson, est né
en 2005 d’une réflexion interne sur
les fonctionnalités futures d’une
toile de store », explique Vincent
Baudelet, « market manager » de
cette société spécialisée dans les
textiles techniquespourl’amélioration
de l’habitat, située à Wasquehal(
Nord).Deuxansplustard,avec
la coopération de l’Ecole nationale
supérieure des arts et industries
textiles (Ensait), qui soutient ce
projet depuis le début, le tout premier
prototype a vu le jour.
Devenufonctionnel l’an dernier,
ce prototype de store photovoltaïque
existe d’ores et déjà en deux
versions : l’une, résidentielle, mise
au point avec le concours de Somfy
et l’autre, adaptée aux campingcars,
élaborée en partenariat avec
Omnistor.Parmi lesautres applications
en cours figure, entre autres,
un modèlemarin pour le taud d’un
bateau.
Le produit final sera-t-il
conformeàcesprototypes ?Pourla
version résidentielle,« noustravaillons
encore sur l’amélioration de
l’assemblage des cellules sur la toile
par laminage et sur la connectique,
c’est-à-dire l’acheminement de
l’électricité sansperte »,préciseVincent
Baudelet, soulignant que ces
deux procédés ont fait l’objet de
dépôt de brevets par Dickson.
«Nousallons fabriquer latoileacrylique,
assembler les cellules et la
connectiquedessus,avantdelalivrer
en rouleaux à des confectionneurs
ou des fabricants de stores. »
Courant racheté par EDF
Quelle différence fondamentale
avec la technologie photovoltaïque
classique ?Contrairementauxpanneaux
rigides à base de silicium
cristallin, cette toile solaire utilise
des cellules ultraminces, d’une
épaisseur inférieure au millimètre
et au poids plume (600 grammes
par mètre carré). Ces cellules
souples, qui couvrent de 60% à
98%de la surface de la toile, sont
suffisamment flexibles pour être
enrouléesenmêmetempsquecette
dernière. La plage de travail ainsi
déployée, supérieure à celle des
panneaux rigides traditionnels,
compense en partie la puissance
instantanée plus faible des cellules
souples en siliciumamorphe.
Comment ce matériau semiconducteur
convertit-il les rayons
solaires en électricité ? Quand les
photons de la lumière heurtent la
surface d’une cellule photovoltaïque,
lesélectronsdusiliciumsont
« arrachés » par le choc, créant un
mouvement qui va générer un courant
électrique continu. L’électricité
ainsi produite par le store sera
ensuitedirigéeversunonduleurqui
la transformera en courant alternatif
avant de le réinjecter dans le
réseau d’EDF(pour laFrance),qui
le rachète à un prix très avantageux
(0,55 euro le kilowattheure).
Pour optimiser la production
d’énergie, même en l’absence des
occupants de lamaison, et allonger
la durée de vie des cellules, un
moteur asservi par une centrale
météo (soleil-vent) actionne automatiquement
le store lors des
éclaircies et l’enroule en cas d’épisodes
venteux.Mais un temps gris
et pluvieux n’est pas un obstacle à
son bon fonctionnement, car « le
siliciumamorpheesttrèssensibleàla
lumière et fonctionnemême lorsque
le temps est faiblement ensoleillé,
contrairement au silicium cristallin
», souligne Vincent Baudelet.
Pour l’heure, l’estimationde laproductiondecetypedestoreestbasée
surunensoleillementde1.000watts
parmètre carrépourunrendement
maximal des cellules de 40 W/m2
(soit 4%).
Retour sur investissement
Comme pour toutes les technologies
pionnières, le potentiel de ce
nouveau produit est difficile à estimerpour
l’instant.«Surunmarché
français annuel estimé à environ
150.000 stores bannes par an, il ne
semblepasutopiquedeprendre5%
de ce volume », estime Vincent
Baudelet. Quant au prix de vente
public, les premières estimations le
fixent au double de celui d’un store
classique. Compte tenu du crédit
d’impôtde 50%octroyéauxinstallationsphotovoltaïquesetdelapossibilitéde
revendre l’électricité produite,
le retour sur investissement
tourne autour de sept ans.
CHANTAL HOUZELLE
Bien dans l’air du temps,
la toile photovoltaïque
pour store résidentiel ou
de camping-cars,
présentée comme une
première mondiale par la
société française Dickson,
sera commercialisée l’an
prochain.
DR

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