Dans un rapport prospectif publié hier, le Fondsmonétaire international
anticipe désormais une croissance de 1,5%en 2008, contre 2,8%l’année
dernière. Et il n’écarte pas l’hypothèse d’une envolée encore plus forte de l’euro.
LeFMI maintient son pessimisme pour l’économie européenne
L’Europe a beau avoir bien résisté
jusqu’à présent à la crise financière
mondiale, ses perspectives économiques
se sont « nettement assombries
».Tel est lemessage d’avertissement
qu’a lancé le Fonds
monétaireinternational,enprésentant,
hier, un rapport sur les perspectives
économiques du Vieux
Continent. La traduction dans les
chiffres est sans ambiguïté : après
une année 2007 caractérisée par
une croissance de 3,1% pour
l’Union européenne, il va probablement
falloir se contenter, pour
2008,de 1,8%, et de 1,7%en 2009.
Le ralentissement ne devrait pas
épargnerlesnouveauxmembresde
l’Unioneuropéenne,maisdans des
proportionsdifférentes :ceux-cidevraient
croître de 4,6% cette année,
contre 6,2%l’année dernière.
Le FMI constate en effet la présence
de « risques considérables ».
Certains relèvent de la stricte
conjoncture internationale : ainsi,
« le repli de la croissance mondiale
pourrait avoirdes retombéesencore
plus lourdes que prévu ».
D’autres sont plus typiquement
européens.Notamment,« leresserrement
du crédit pourrait se transformer
en une véritable pénurie ».
La Banque centrale européenne
s’est en effet singularisée, au cours
des derniers mois, par sa focalisation
quasi exclusive sur les risques
inflationnistes,maintenantdestaux
d’intérêt plus élevés que dans les
autres grandes économies. Cela a
d’ailleursdéjà eu des conséquences
délicates à gérer pour la zone euro,
puisque la devise européenne s’est
appréciée, victime en partie du différentiel
de taux d’intérêt à l’égard
du dollar. Or, sur ce point, le FMI
n’est pas optimiste : il n’est pas
excluquelahaussedel’euros’accélèreencore.
Carlaconfianceenvers
le dollar pourrait soudain chuter
devant l’ampleur des déficits américains
à financer. Celamettrait un
terme à l’un des principaux déséquilibres
du capitalisme mondial,
celuiparlequeldesquantitésexcessives
de capitaux mondiaux se
ruent encore vers le billet vert,
autorisant les Etats-Unis à vivre à
crédit vis-à-vis du reste dumonde.
Mais si la ruée vers le dollar se
convertissait en ruée vers l’euro, ce
dernier se renchérirait encore. La
compétitivité des exportations européennes
n’en sortirait pas indemne.
Système financier plutôt solide
Seules lueurs dans ce tableau assez
sombre : le FMI considère que le
système financier européen,même
s’il risque de réserver demauvaises
surprises, a fait jusqu’à présent la
preuve de sa relative solidité. Et il
ne cache pas son espoir que la
demande intérieure soit plus forte
que prévu, « surtout à court terme,
dans la mesure où les marchés du
travail sont encore solides ».
Enfin, chaque crise possédant en
elle-même les germes de sa résolution,
le FMI estime que l’inflation,
compte tenu du ralentissement
conjoncturel, « devrait retomber en
dessous des 2%dans le courant de
2009 », cequi devrait permettre à la
BCE « d’assouplir quelque peu sa
politique ».
GABRIEL GRÉSILLON
Les prévisions de croissance du FMI
Croissance du PIB réel, en %
« Les Echos » / Source : FMI
Après une croissance de 3,1% pour l’Union européenne en 2007, il faudra
probablement se contenter, pour 2008, de 1,8%, et de 1,7% en 2009.
mardi 22 avril 2008
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