mardi 20 mai 2008

« Les hausses de prix ne suffiront pas à compenser l’augmentation de nos coûts »

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080520_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4728537.pdf?journee=PDF_20080520_LEC

MARK D. KETCHUM PDG DE NEWELL RUBBERMAID

« Les hausses de prix ne suffiront pas à compenser l’augmentation de nos coûts »

Quel est l’impactde la criseaméricaine
sur votre activité ?
La mauvaise santé de l’économie
américaine se ressent sur
environ 35 % de nos activités,
en particulier les fournitures de
bureau. Dans ce domaine, nous
avons beaucoup de contrats
avec des petites sociétés, et souvent
ce poste est le premier à
souffrir quand il y a des difficultés.
En outre, nos grands clients
distributeurs, comme Home
Depot ou Staples, ont réduit
leurs stocks. Au total, dans les
secteurs touchés, nos volumes
vendus aux Etats-Unis déclinent
de l’ordre de 5 % à 10 %.
On sent aussi un ralentissement
en Europe, notamment en
Grande-Bretagne et en Espagne.
Mais la France et l’Allemagne
restent solides, et l’Europe
de l ’Es t es t très
prometteuse. Au total, nous attendons
cette année une croissance
interne de 2 % à 4%.
La hausse des coûts est-elle très
pénalisante pour vous ?
Nous sommes effectivement
touchés par l’inflation importante
des matières premières,
comme le métal et les plastiques.
La hausse est liée aussi à
l’alourdissement de nos achats,
en particulier ceux en provenance
de Chine. Près de la moitié
de notre production vient
d’Asie, surtout de Chine. Or le
coût de la main-d’oeuvre y a
grimpé, et l’appréciation de la
monnaie chinoise face au dollar
a accentué le phénomène. Sans
parler des transports, avec la
hausse du pétrole. En janvier,
nous misions sur un accroissement
des charges de 100 millions
de dollars comparé. Finalement,
cela devrait plutôt nous
coûter entre 160 et 190 millions
de dollars. Tout cela nous a
conduits à revoir nos perspectives
de profits pour l’année.
Decombienallez-vousaugmenter
vos prix ?
Je ne peux pas avancer de
chiffres précis, car cela varie
beaucoup d’un business à
l’autre. En général, nous appliquons
une hausse annuelle répartie
pour moitié en janvier,
moitié en juillet. L’an dernier,
cela avait compensé toute la
hausse de nos coûts. Cette année,
cela ne suffira pas. Les
augmentations ne sont pas faciles
à faire accepter à nos
clients, qui sont eux aussi face à
des difficultés. Malgré ces soucis,
nous espérons améliorer légèrement
notre marge brute
cette année grâce à nos efforts
de productivité, pour dépasser
les 35,2% des ventes de 2007.
Nous devons notamment améliorer
nos marges en Europe.
Nous n’y perdons plus d’argent,
mais notre rentabilité y est encore
inférieure à celle obtenue
aux Etats-Unis.
PROPOS RECUEILLIS PAR
DOMINIQUE CHAPUIS
Mark D. Ketchum ET DENIS COSNARD

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