mercredi 11 juin 2008

Le groupe PSA Peugeot Citroën investit pour rattraper son retard en Russie

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080611_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4739092.pdf?journee=PDF_20080611_LEC

Le groupe PSA Peugeot Citroën investit pour rattraper son retard en Russie

Avec seulement 1,6%de part demarché, le deuxième constructeur européen compte pour quantité
négligeable en Russie par rapport à Lada, à Ford, à Chevrolet ou à Renault. Pour rattraper son retard
dans ce pays prometteur, il vient de poser la première pierre de sa future usine russe.

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
À KALUGA.
PSA a posé hier la première
pierre de son futur site d’as- semblage de Kaluga, à
180 kilomètres au sud-ouest de
Moscou. Alors que de nombreux
constructeurs automobiles étrangers
produisent déjà des voitures
en Russie, le groupe part donc
avec un certain retard. Etant
donné le potentiel commercial
considérable de cemarché, le deuxième
constructeur européen espère
toutefois gommer rapidement
ce handicap.L’usinedont les
travaux officiels ont débuté hier,
en l’absence de Christian Streiff,
toujours indisponible pour des raisons
de santé, sera inaugurée en
2011 et exploitée conjointement
avec le japonais Mitsubishi. Mais
PSA aura la direction des opérations
et 70% du capital. Le français
investira 330millions d’euros,
sur les 470 millions nécessaires au
capital de la société commune.Le
site de Kaluga, situé à un jet de
pierre de la nouvelle usine du
groupe Volkswagen où commencent
déjà les fabrications des
SkodaFabia,produiradesberlines
de gamme moyenne du type Peugeot
308 et Citroën C4 pour le
marché local, à raison de 110.000
par an. Il fabriquera aussi des
4×4 dérivés d’un futur modèle
Mitsubishi, vendus sous trois
marques, pour 50.000 unités par
an.Si tout sepassebien,la capacité
sera portée au milieu de la prochaine
décennie de 160.000 à
300.000 véhicules. Pas grandchose
à voir avec l’ensemble Renault-
AvtoVAZ, qui va rapidement
se trouver à la tête d’un outil
de production de1milliondevéhicules
par an, à Moscou et à Togliatti.
Laprovince deKalugaa fait
desefforts pour attirer l’investissement
de PSA, notamment sur les
formalités administratives du terrain
et des exonérations fiscales.
Mais la Banque européenne pour
la reconstruction et le développement
(BERD) n’a pas contribué
financièrement, contrairement à
l’installation de Volkswagen.
Pourquoi PSA prend-il seulement
maintenant le train en
marche ? En fait, le groupe a bien
exploré le marché russe du temps
de Jean-Martin Folz, mais s’est
donnéd’autrespriorités, commela
Chine ou l’Amérique latine.
«Nous avions regardé le dossier
russe précédemment, mais, à
l’époque, les voitures qui se vendaient
ici n’étaient pas chères et
nous n’avions pas les produits
adaptés.Depuis, lemarché a beaucoupévolué
versle haut », explique
Roland Vardenaga, directeur
technique et industriel du groupe
français.
Aujourd’hui, avec ses seules
voitures importées d’Europe, taxées
à 25%, PSA représente
1,6%dumarchérusse, dont1,3%
pour Peugeot et 0,3% pour Citroën.
En 2007, il n’a livré que
37.200 voitures, une goutte d’eau
dans un marché total de 2,6 millions
de livraisons.Mais l’heure de
la conquête a sonné : Peugeot espère
porter ses ventes à 50.000 véhicules
cette année, puis à 100.000
en 2010, tandis que son réseau
passera de 40 à 100 concessionnaires
fin 2009. En pleine refonte
commerciale,Citroëns’est vu assigner
des objectifs équivalents, soit
50.000 unités vendues en 2010, un
quintuplement par rapport à l’an
dernier. Pour l’instant, le groupe
ne voitpasl’intérêt d’exportervers
l’Europe les voitures qui sortiront
des chaînes de Kaluga. «Même si
les coûts de fabrication sont moins
élevés qu’en France, la Russie n’est
pas un pays “low cost” », estime
Didier Aleton, directeur du projet
russe de PSA.
DENIS FAINSILBER

Aucun commentaire: