mercredi 2 juillet 2008

Une PME française sur deux n’a pas de site

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080702_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4747750.pdf?journee=PDF_20080702_LEC

LE POINT DE VUE DE THIERRY LEPERCQ

Il est urgent de grouper nos forces à l’international

Avec 40 millions d'euros de déficit commercial en 2007.La
Franceadépassélacoted’alerte.La
faute à l’euro ? Pas si sûr. L’Allemagne
affichepourlamêmeannée
un excédent de 200 milliards d’euros.
Si la présence physique de la
France dans le monde recule à
grande vitesse, c’est parce que le
champ d’intérêt des gouvernants,
descitoyensetd’unemajoritéd’entrepreneurs
du pays n’est pas assez
tourné vers l’international.
Les symptômes ne manquent
pas. D’abord le manque d’ouverture
culturelle vers l’étranger.
Chaque année, 70% des citoyens
allemands d’âge adulte sortent une
foisparandeleurpays,quelemotif
soit professionnel ou touristique,
contre 17%pour les Français. On
répondraquecetécartest toutàfait
compréhensible car lamer, lamontagne
et le patrimoine culturel permettent
une jouissance infinie de
ressources fabuleuses en restant
chez nous.Mais le fait cruel est là.
Ensuite,lemanque criantde visibilité
de nos entreprises.UnePME
française sur deux de plus de 20 salariés
n’a pas de site Internet. Qui
connaît Alibaba.com? Ce site
chinois est le premier site mondial
des liens «B to B». Il emploie
3.500 personnes et compte 7,5 millionsd’entreprises
abonnées. Ilmet
en relation chaque jour desmilliers
de fabricants avec des distributeurs
ou clients à l’autre bout dumonde.
Etpourtantlorsquel’oncliquedans
la colonne permettant de sélectionner
les pays du monde ou trouver
potentiellementunfabricant,parmi
les 15 principaux pays fournisseurs
possibles, figurent trois pays industriels
européens : l’Allemagne, le
Royaume-Uni, et l’Italie. La
France n’y est pas ! Ce n’est pas
l’euroquiviendranousdisculperau
tribunal de l’économie.
Enfin, lemanque de capacité des
PME françaises à se grouper pour
aller conquérir les marchés. Prenons
un exemple récent : le Salon
Interplastica est leplus grandSalon
de la plasturgie en Russie. Les besoins
de ce pays dans ce domaine
sont considérables. Ce Salon annuel
s’estdéroulé àMoscou en avril
dernier.Quels drapeaux étaient les
plus représentés ? Il y avait 174 entreprises
allemandes, 111 italiennes,
92 britanniques. La France
alignait 12 PME.Cela fait vingt ans
que l’on observe sur les marchés
internationaux cette capacité étonnanteet
continuelle des entreprises
allemandes, italiennes ou portugaises
à chasser enmeute,même si
elles sont souvent frontalement
concurrentes. Et si nos entreprises
n’ont pas suffisamment la taille critique,
qu’attendons-nouspournous
grouper ?Le déficit de jeu collectif
est devenu trop critique en France.
Lamondialisation ne nous laisse
plus le choix : à l’instar des Italiens,
des Portugais ou des Allemands, il
faut grouper les forces à l’international.
Le mot intelligence économique
doit s’écrire au pluriel. Avec urgence
!
THIERRY LEPERCQ est chef
d’entreprise et conseiller du commerce
extérieur à Lyon.

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