vendredi 8 août 2008

Le « credit crunch » au secours de la planète

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080808_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4759670.pdf?journee=PDF_20080808_LEC

Le « credit crunch » au secours de la planète

DANS LAPRESSE ÉTRANGÈRE
Curieux paradoxe. La crise du crédit en
Angleterre a relégué l’écologie au second
plan,mais l’environnement ne s’en
porte que mieux. Un étrange renversement
de situation qu’expose Alice
Thomson,éditorialistede« TheTimes ».
Retour en arrière. Il y a un an, de plus
en plus de gens achetaient de la nourriture
bio, se payaient des voitures hybrides,
et acceptaient avec flegme de
devoir payer une taxe pour conduire à
Londres. Le film «Une vérité qui dérange
» devenait le documentaire le plus
rentable de l’histoire, et son
auteur, Al Gore, recevait le
prix Nobel de la paix. A
l’époque, selon les sondages,
l’écologie était l’une des trois
plus grandes préoccupations de 15%de
la population britannique. Le chiffre est
tombé à 10% cette année. « Le climat
économique glacial a gelé les bourgeons
de l’écologie », et on préfère à présent se
soucierdesapropresurvieplutôtquede
celle de ses petits-enfants.ALondres, la
journalisteconstatelesfaits :lesalléesdes
supermarchés bio sont désespérément
vides, tandis que les pizzerias et les fastfoodfont
lepleindeclientsqui cherchent
ce qu’il y a demoins cher.
Même les politiciens l’ont compris :
l’écologie n’est plus à l’ordre du jour.
L’une des premières décisions de Boris
Johnson, en tant que nouveau maire de
Londres, fut par exemple d’abandonner
l’idée de faire payer une taxe de 25 livres
aux propriétaires de voitures trop polluantes.
Travaillistes et conservateurs
veulentmaintenant changer de stratégie
et cherchent « à récompenser ceux qui
font attention à l’environnement plutôt
qu’àpénaliserceuxquijettentleurspotsde
yaourt avec leurs sachets de thé ».
Mais c’estparadoxalement en voulant
fairedes économiesquelesBritanniques
deviennent plus écolos.« Ilsne font peutêtre
plus la queue pour du pain Poilâne
bioà9livresmais,pourlapremière foisen
dix ans, ils gaspillentmoins de nourriture.
(…)Les enfants portent les uniformes de
leurs grands frères ou grandes soeurs»,
plutôt que des neufs qui proviennent
d’ateliers àl’autreboutdumonde.L’éditorialiste
s’enthousiasme aussi pour ses
concitoyens qui font pousser leurs légumes
ou qui, pour cause d’essence trop
onéreuse, laissent leurs voitures au garage.
«Le déclin de l’économie a rendu
l’écologie moins attrayante, mais cela
pourrait bien être la méthode la plus
efficace pour sauver la planète. »

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