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Neurosciences : Gare aux messages subliminaux !
Les messages subliminaux seraient bel et bien en mesure d’influencer nos décisions...©FlickrLes messages subliminaux peuvent « vraiment » influencer nos choix et décisions : telle est l’édifiante conclusion d’une nouvelle étude française menée au sein de l’Inserm, en collaboration avec l’University College de Londres. Toutefois, l’utilisation de ce procédé par les publicitaires ne s’avérerait pas pour autant plus efficace pour vendre leurs produits, tempèrent les chercheurs.
Les messages subliminaux sont-ils bel et bien en mesure d’influencer nos décisions ? A la fin des années 1950, des publicitaires américains prétendaient avoir accru leurs ventes en « flashant, » à l’insu des téléspectateurs, des messages subliminaux indiquant « eat pop-corn » (« mangez du pop-corn »), avant d’avouer qu’il n’en était rien. Depuis, aucune étude n’a jamais pu mettre en évidence l’effet des messages subliminaux sur les choix des individus.
Les stimuli inconscients ont un impact
C’est désormais chose faite : pour tenter de savoir jusqu’à quel point le cerveau est capable de réagir à des stimuli inconscients, une équipe française de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) menée par Mathias Pessiglione, en collaboration avec l’University College de Londres , a réalisé une expérience auprès de 20 volontaires britanniques âgés de 18 à 39 ans. Résultat (1) : il est possible, grâce à un système de récompenses, de conditionner le choix des individus pour des dessins abstraits qu’ils n’ont jamais perçus consciemment ! Conclusion, les messages subliminaux seraient donc bien en mesure d’influencer sur les décisions et choix personnels.
Garder la tête froide, il faut
Toutefois, tempèrent les chercheurs, les messages subliminaux n’ont pas d’effets « majeurs » sur les choix personnels et la publicité, n’aurait, selon eux, aucun intérêt à utiliser ce type de procédé, qui serait bien moins efficace que de montrer directement le produit. A l’inverse, ces résultats pourraient s’avérer extrêmement intéressants dans le domaine de la neurologie.
Grâce aux techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle (IRM), Mathias Pessiglione et ses collègues ont en effet identifié certains composants du circuit cérébral opérant le conditionnement subliminal. Ces travaux pourraient notamment permettre de mieux comprendre des maladies telles que le syndrome de Gilles de la Tourette (une affection neurologique qui se traduit essentiellement par des tics verbaux, sonores et moteurs) ou de Parkinson, pour lesquelles, les chercheurs supposent que les mécanismes d’apprentissages inconscients sont perturbés.
29 août 2008, Anna Musso
(1) L’étude est publiée dans la revue américaine "Neuron".
vendredi 29 août 2008
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