lundi 25 août 2008

Services informatiques du futur : IBMparie sur le « cloud computing »

http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080825_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4763769.pdf?journee=PDF_20080825_LEC

Services informatiques du futur : IBMparie sur le « cloud computing »


Demain, les entreprises seront peut-être dépourvues de centres informatiques leur appartenant. Tout sera sur Internet... C’est dumoins
le pari de Big Blue, qui va investir 300millions de dollars pour proposer des services à la carte aux entreprises. Avec la promesse d’une
meilleure efficacité des services informatiques, d’une plus grande sécurité des données et surtout d’unmoindre coût d’exploitation.

Mercredi dernier, IBMa annoncé
un investissement de 300 millions
de dollars pour installer 13 nouveaux
centres serveurs disséminés
un peu partout sur laplanète.Mais
il nes’agira pasdecentres informatiques
tout à fait comme les autres.
Ils serontdédiésàunnouveautype
de services lancés par Big Blue à
destination des entreprises, une
informatiquetotalementà lacarte,
baptisée « cloud computing ».
Le concept est aussi simple à
formuler qu’il est difficile àmettre
en oeuvre. Il s’agit de considérer
désormais l’informatique comme
une banale ressource de consommation
courante, comme l’électricité
ou l’eau : l’infrastructure logicielle
est totalementsous-traitée et
l’on paie en fonction de sa
« consommation ».
Certes, la sous-traitance informatique
n’est pas nouvelle.Ce qui
l’est en revanche c’est la façon
d’aller au bout du concept.Désormais,
dans l’entreprise, l’utilisateur
se sert de son ordinateur exactement
comme l’internaute atteint,
de chez lui, aux servicesenlignedu
Web. Quelles que soient la nature
etles caractéristiquesdesonterminal
(un micro-ordinateur, un téléphone
connecté, une tablette PC,
etc.), il suffit qu’il se connecte à
Internet pour accéder non seulement
aux applications les plus variées,
maisaussiàunesourceillimitée
de données et de puissance
informatique.
Appliqué à l’entreprise, le
concept permet d’accéder aux applications
habituelles, de disposer
d’une puissance informatique sans
limitepour lesexécuter etd’autant
d’espace que nécessaire pour stocker
les résultats.Le tout via Internet.
L’appellation « cloud »
(nuage) vient de ce que l’on considère
désormais l’informatique
comme un gigantesque nuage,
composé d’un nombre infini de
points de services et de ressources
mis en réseau.
Le« cloudcomputing »neserait
pas un concept théorique promis,
comme tant d’autres, aux oubliettes.
Dans sa dernière enquête
annuelle sur la dépense informatique
mondiale, l’institut Gartner
souligne que les entreprises sont
déjà en train d’adopter cemodèle,
enremplaçantla propriétéde leurs
serveurs et de leurs logiciels par le
paiement d’un service à la demande.
« Le “cloud computing”
est enmarche etdevraitbouleverser
bientôt l’ensemble de l’industrie informatique
», assure James Tully,
principal auteur du rapport Gartner.
Cette nouvelle approche a de
grandes chances de modifier en
profondeur la façon dont onutilise
l’informatique, dans la sphère
aussi bien privée que professionnelle.
La « virtualisation » permet
au « cloud computing » de devenir
une réalité : il s’agit de logiciels qui
permettentdesimuler le faitqu’un
seul terminal peut avoir accès à
une batterie d’ordinateurs puissants
comme s’il s’agissait d’un
seul.
C’est grâce à ce niveau de complexité
inédit que la plupart des
grands acteurs de l’informatique,
les Google, Microsoft, IBM, Yahoo!,
Oracle, HP, Intel, Sun et
même des opérateurs télécoms
comme ATT ou Verizon proposent
désormais ce type de services
aux entreprises (lire clavier).Avec
lapromessed’unemeilleureefficacité
des services informatiques,
d’une plus grande sécurité des
données et surtout d’un moindre
coût d’exploitation. « Le “cloud
computing” va faire naître des
usages etdesnouveaux acteursdont
on n’a pas encore la moindre idée
aujourd’hui », pronostique James
Tully.
MICHEL KTITAREFF

Autant de solutions que d’acteurs sur le marché
Amazon est l’un des premiers à se lancer. Dès 2006, Jeff Bezos, le
fondateur d’Amazon, lançait le Simple Storage Service (S3), puis l’Elastic
Compute Cloud (EC2), qui permet aujourd’hui à des milliers de PME
d’accéder pour un coût modeste à des ressources informatiques
puissantes.
Google dépense plusieurs milliards de dollars en puissants serveurs
pour ce qui est déjà le plus grand centre informatique virtuel de la
planète. Les Google Apps, proposés gratuitement, sont des applications
de « cloud computing » utilisées par plusieurs milliers d’entreprises.
Microsoft. Steve Ballmer a annoncé que le « cloud computing » serait
l’une des grandes priorités de Microsoft en 2009. L’éditeur doit annoncer
prochainement sa stratégie dans ce domaine, articulée autour de
Software-Plus-Services et de son service en ligne Windows Live.
Hewlett-Packard, Yahoo! et Intel ont annoncé, au début du mois
d’août, une initiative commune, en partenariat avec de nombreuses
universités et laboratoires de recherche pour tenter de standardiser les
techniques de « cloud computing ».
Salesforce, pionnière de la distribution du software en tant que service,
la firme californienne multiplie les initiatives − notamment le
financement de start-up technologiques supportant son approche − afin
de ne pas se laisser déborder par les grands de l’industrie high-tech
américaine.

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