http://www.lesechos.fr/digital/ARCHIVES/PDF_20080912_LEC/docslib/articlepdf.htm?article=../article/4771012.pdf?journee=PDF_20080912_LEC
Un bidon de 112 litres remplace le simple pot de peinture
Le Big Fût de Zolpan contribue à limiter les déchets et à améliorer la productivité.
DE NOTRE CORRESPONDANTE
À LYON.
Boris, jeune compagnon à pied
d’oeuvre sur le ravalement d’une
façade d’un immeuble de logements
collectifs dans la banlieue
de Lyon, apprécie le dispositif.
Son rouleau monté sur un bras
télescopique est relié à une
pompe dite « airless » venant aspirer
la peinture dans un gros
bidon de 112 litres dénommé
« Big Fût » et incliné sur un diable
à roulettes. Ce produit, mis au
point par le fabricant de peinture
Zolpan, se substitue aux traditionnels
pots de peinture de
16 litres qu’il faut transporter et
déplacer au fur et àmesure que le
chantier progresse.
Au-delà du confort pour l’ouvrier,
ce système « donne la possibilité
de balayer des surfaces de
murs plus grandes. Les rendements
sont meilleurs », s’enthousiasme
François Reppelin, directeur
dans l’entreprise familiale du
même nom spécialisée dans les
grands travaux de peinture, qui
précise : « Sur un chantier qui aurait
pris neuf mois selon les méthodes
traditionnelles, nous avons
gagné près de deux mois. » De
plus, les déchets sont réduits, se
limitant à la poche en plastique
thermoformé qui tapisse l’intérieur
du bidon et qu’il suffit de
retirer. « Lapoche vide souillée ne
pèse pas plus de 1,5 kilo », précise
Jean-Marie Ménard, directeur
technique chez Zolpan.
Mécanisation
Cette ancienne coopérative de
1.200 salariés, fondée il y a cinquante
ans et reprise en 2005 par
le groupeMateris, a conçu le Big
Fût pour répondre à une préoccupationdedéveloppementdurable
dans le cadre des normes Haute
QualitéEnvironnementale.Ellea
également anticipé un besoin de
mécanisation, en raison du
manque de main-d’oeuvre dans
les métiers du bâtiment.
Les autres aspects techniques
ont été soigneusement étudiés.
«La capacité de 112 litres retenue
pour le Big Fût représente la bonne
taille. Au-delà, la manutention aurait
été difficile. Pour cette même
raison, nous avons abandonné
l’idée de départ d’un Cubitainer en
carton, par ailleurs plus vulnérable
aux intempéries », note Jean-Marie
Ménard. Toute l’astuce a ensuite
consisté à concevoir un couvercle
muni d’un orifice permettant de
recevoir un tuyau de connexion
standard. Enfin, la peinture doit
offrir la viscosité nécessaire afin de
s’écouler facilement.
Cette innovation,menée en partenariatavec
ses clients, aexigéune
année environ et Zolpan a démarré
la commercialisationcet été.
L’industriel, qui dit consacrer 3%
environ de son chiffre d’affaires à
la R&D, planche sur la mise au
point de peintures de façades résistantmieux
à l’encrassement lié à la
pollution de l’air. Pour cela, leur
granulométrie doit être moindre
en recourant à des nanosilices et
autres nanomatériaux.
MARIE-ANNICK DEPAGNEUX
vendredi 12 septembre 2008
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